Encore un Argentin. Encore un premier tour piégeux. Mais encore et toujours cette électricité dans l’air. Cinq petits mois séparent le déjà mythique Monfils-Baez de Roland-Garros au Monfils-Cerundolo de ce mardi. Cinq petits mois mais une éternité tennistique pour le Français.
Porte d’Auteuil, il était arrivé sans repère, sans idée précise de son niveau et de ses capacités. Porte de Bercy, c’est gonflé de certitudes après son titre à Stockholm qu’il retrouve un tournoi qu’il adore.
Double finaliste ici (2009, 2010), le 79e mondial escorte avec lui des envies démesurées. Une preuve ? En conférence de presse, certains lui ont demandé si c’était si fou de l’imaginer comme un vainqueur potentiel de Masters 1000 bientôt, sous-entendu dès dimanche prochain. “Pas à Bercy, mais j’aurai l’année prochaine des bonnes chances de re-briller, a répondu sobrement le Français. Ici, j’arrive un peu en fin de cycle. J’ai un peu de fatigue. On va voir la magie de Paris encore, mais on va rester quand même raisonnable.”
De Roland à Bercy, tout a changé
Raisonnable, ce n’est pas le premier terme qui vient à l’idée quand on pense à Monfils dans la capitale française. Son match à Roland-Garros en mai dernier reste l’une des plus grosses émotions de la saison et c’est presque avec un état d’esprit revanchard qu’il retrouve Paris. “A Roland-Garros, ça n’a pas été facile de faire ce premier match et d’avoir dû abandonner au 2e tour, a-t-il avoué à Eurosport. Ici, c’est toujours spécial, toujours magique. J’ai hâte de pouvoir fouler ce terrain mais en défendant vraiment mes chances, avec un bon niveau de jeu pour délivrer un bon spectacle et avoir une ambiance incroyable”.
Les organisateurs du tournoi ont tout fait pour puisque le Tricolore aura les honneurs du Central, juste avant la night-session. Monfils à Paris, c’est un blockbuster incontournable. “Fatigué” après sa défaite face à Frances Tiafoe à Vienne, la Monf a récupéré autant que possible. “C’est toujours en fin de saison que c’est plus dur de maintenir le bon niveau de concentration, le bon niveau de stress, le bon niveau physique, le bon niveau mental, a-t-il détaillé. Mais, je me dis qu’à chaque fois à Paris, il y a toujours quelque chose en plus, il y a toujours une petite magie en plus, quelque chose qui me booste, qui m’aide à me transcender. J’espère l’avoir de nouveau.”
S’il a utilisé son classement protégé pour arriver au Rolex Paris Masters, Monfils n’en finit plus de grappiller des places au classement. Alors qu’il frôlait la 400e place mondiale en mai, le voilà de nouveau dans le top 100 (79e) avec un niveau de jeu sans doute supérieur. Tout ça aurait-il été possible sans Mikael Tillström, coach revenu à ses côtés en mai ? Pas sûr.
Back to basics
“Il est arrivé à un bon moment car le travail avait été effectué avec Günter (Bresnik), a estimé la Monf quant à ce redressement spectaculaire. On avait fait un super boulot. Mais j’avais besoin d’une personne plus présente, qui puisse comprendre tous ces changements. Mikael, c’est un ami avec qui j’étais toujours en contact. Quand je lui ai dit ce dont j’avais besoin, il a su tout de suite m’aiguiller. Il m’a d’abord aidé à retrouver confiance en mon jeu.”
A l’époque, Bresnik avait voulu modifier l’ADN tennistique du Français avec un jeu très agressif et donc très généreux en fautes directes. Avec Tillström, back to basics ! “Mikael, dès le premier entraînement, il m’a dit : ‘Je ne t’ai jamais vu te tenir aussi près de la ligne à l’échauffement. Mets-toi quatre mètres derrière !’ En se marrant, oui, mais tout de suite, il m’a mis dans un confort mental, dans un endroit où je me sens dix fois mieux sur le court, a-t-il conclu. Il y a eu la méthode suédoise sur certains exercices spécifiques physiquement qui m’ont toujours fait du bien. Tout ça m’a fait un bien fou très rapidement. Contre Baez à Roland, ça avait de la gueule !”. Le public de Roland-Garros pourrait confirmer. En espérant que celui de Bercy puisse en faire de même ce mardi.
