Facing Job Applicants for Paris 2024: ‘I’m Struggling Too Much, I’m Trying My Luck Everywhere’

“Tu rigolais, tu te tortillais beaucoup. Mais c’est ta première fois, on ne peut pas vraiment juger. Tu vas retravailler et la semaine prochaine, tu seras au top !”

À 29 ans, Alexandrine vient de passer le premier entretien d’embauche de sa vie et l’a raté si l’on en croit les commentaires à chaud.

Le job dating auquel participe cette jeune maman de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) se déroule en réalité à blanc, avec une conseillère de la Maison de l’emploi de Plaine Commune, en guise de responsable des ressources humaines. Le débriefing est à la fois plein de franchise, mais aussi de bienveillance et de solidarité. Dans la salle, aucun recruteur mais uniquement des candidats qui ont connu leurs lots d’échecs et de déconvenues.

Comme Alexandrine, qui cherche un travail de réceptionniste, ils sont plusieurs dizaines à être réunis ce mardi 19 septembre, au siège de Paris 2024, à Saint-Denis. Un lieu éminemment symbolique où ils se préparent au méga forum de l’emploi lié aux JO qui se déroulera sept jours plus tard, au cœur du village olympique, à la Cité du cinéma.

Les Jeux olympiques, « un catalyseur »

Trois grands groupes ont été constitués en fonction des secteurs d’activité qui embauchent, allant de l’hôtellerie-restauration à la logistique, le transport et le nettoyage. « Vous êtes ici au cœur de l’organisation des Jeux, il faut que cela soit votre maison aussi. » Avec ses quelques mots d’accueil, Marie Barsacq, directrice Impact et Héritage de Paris 2024, se charge de connecter les demandeurs d’emploi aux JO.

« Le plus grand enjeu sur notre territoire, c’est l’acceptation sociale du fait olympique », estime justement Shems El Khalfaoui, adjoint aux sports et au développement économique à Saint-Denis. « Que gardera-t-on par la suite ? OK, il y a les stades, les nouveaux ponts, mais en termes d’emplois, de mode de vie, comment notre territoire va-t-il s’enrichir ? Les JO ne sont ni une finalité ni le graal, mais un catalyseur », ajoute l’élu.

Mis en condition, les candidats sont placés sur le gril. « Tenue, présentation, CV… Est-ce que c’est bon pour tout le monde ? », questionne le coach qui chapeaute le groupe logistique, transport et nettoyage. « Ne vous forcez pas à être la personne que vous n’êtes pas, poursuit-il. Parce que dans votre travail, ça va se ressentir tout de suite et vous vivrez cela comme un échec. »

Émilie Gomis, ancienne basketteuse de haut niveau et médaillée d’argent aux JO de Londres en 2012, est venue parler de la reconversion professionnelle qu’elle a menée après sa carrière.

Omar, 58 ans écoute sagement les conseils. Inscrit depuis quatre ans à Pôle emploi, cet habitant d’Épinay était auparavant dans le bâtiment, un secteur qui l’a usé physiquement et qu’il a dû quitter. « J’ai une épaule abîmée, explique-t-il. En plus, avec mon âge, je ne trouve plus. » On lui propose des pistes de reconversion notamment dans la sécurité : « On m’a remis un dossier pour suivre une formation », précise-t-il.

« Que vaut ma médaille sur le marché du travail ? »

Fathia, 53 ans est venue avec une série de CV d’agent d’entretien et attend beaucoup du forum du 26 septembre. « Je galère trop, je suis au RSA, je tente ma chance partout », résume-t-elle, avec un mélange de résignation et de détermination.

Ce moment dans les murs de Paris 2024 est aussi l’occasion pour Émilie Gomis, ancienne basketteuse de haut niveau, vice-championne olympique aux Jeux de Londres en 2012, de parler de sa propre reconversion professionnelle. « Ma médaille brille dans les médias, mais sur le marché du travail, que valait-elle ? confie l’athlète avec beaucoup d’humilité. Mes diplômes ? Bah, je n’en avais pas. J’ai dû aller à Pôle emploi, je n’avais jamais été confrontée à ça. » Elle a depuis suivi une formation de manager général de club sportif. « Je suis retournée à l’école, après vingt ans de carrière. Il m’a fallu trois ou quatre ans pour trouver ma voie. »

Dans la salle, on aperçoit aussi de très jeunes profils, comme Rayan, 21 ans, Célia, 23 ans et Philippe, 24 ans, tous les trois de Saint-Denis. Ils cherchent dans l’accueil et l’événementiel et espèrent trouver le poste de leur rêve le 26. On leur demande alors ce qu’ils pensent du village olympique ou du centre aquatique face au Stade de France et s’ils sont allés découvrir les travaux. « Non !, avouent-ils. Pourtant, on est à côté, mais, c’est un peu comme pour la tour Eiffel, il n’y a que les touristes qui viennent voir les sites olympiques. »

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