Des gendarmes ont été signalés sur la place du Trocadéro, près de la tour Eiffel, le 3 décembre 2023. Le principal suspect de l’attaque au couteau dans laquelle un jeune touriste germano-philippin a été tué, samedi soir près de la tour Eiffel, et deux autres personnes ont été blessées a été mis en examen, mercredi 6 décembre, pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et en état de récidive légale », et pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait annoncé dans l’après-midi l’ouverture d’une information judiciaire sur l’attaque.
Le Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab a été placé en détention provisoire mercredi soir, a précisé à la presse son avocate.
Un juge des libertés et de la détention (JLD) a aussi décidé de son placement à l’isolement, a déploré Me Clémentine Perros. Selon une source judiciaire, l’homme de 26 ans a affirmé pendant sa garde à vue avoir répondu à un “appel fin octobre de l’Etat islamique, demandant à tuer des juifs”. Il a dit avoir agi “en réponse aux exactions de l’Etat d’Israël sur la bande de Gaza”.
Lors de l’audience devant le JLD, l’assaillant, longue barbe noire et égratignures au visage, est apparu concentré, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Les débats se sont ensuite tenus à huis clos.
La garde à vue de la proche de l’assaillant a par ailleurs été levée dans la nuit de mardi à mercredi, a déclaré le PNAT à l’Agence France-Presse. La garde à vue a été levée “sans poursuites à ce stade”, a-t-on précisé de même source. Cette mesure “n’était plus nécessaire pour les investigations en cours, il n’y avait pas d’éléments à son encontre susceptibles de caractériser une infraction pénale”.
D’après une source proche du dossier, cette femme de 27 ans “appartient à la sphère djihadiste” et avait reçu une proposition de mariage récente du Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab, comme l’ont révélé certains médias. L’assaillant, âgé de 26 ans, l’avait “vue la veille” de son passage à l’acte, selon une source proche de l’enquête. L’auteur de l’attaque, connu des services de renseignement pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques, a dit avoir agi en “réaction à la persécution des musulmans dans le monde”.
Il est apparu devant les policiers “très froid”, “clinique”, “désincarné”, selon la source proche de l’enquête. Armand Rajabpour-Miyandoab avait été interpellé juste après l’attaque qui a causé la mort d’un touriste germano-philippin de 23 ans et blessé deux autres personnes, samedi soir non loin de la tour Eiffel, à quelques mois des Jeux olympiques dans la capitale. Le gouvernement est sous pression à la suite de cet attentat et de celui survenu à la mi-octobre à Arras (Pas-de-Calais), qui a coûté la vie à un enseignant et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal “urgence attentat”.
“Tous les pays du monde sont exposés à des risques qu’il faut déjouer. Nous mobilisons des moyens pour ces Jeux olympiques et on en mobilisera davantage si c’est nécessaire”, a affirmé la première ministre, Elisabeth Borne, mercredi dans un entretien au Figaro.
Depuis samedi, le suivi médical de l’assaillant a suscité interrogations et critiques. Le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, avait relaté dimanche soir que l’assaillant, fiché pour radicalisation islamiste, était “soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur” jusqu’à la fin de sa mise à l’épreuve, le 26 avril 2023, après une nouvelle expertise psychiatrique.
