Le Joba Mena ? Ce n’est pas le nom du prochain tube de l’été ni d’une danse d’Amérique latine mais bien celui d’un poisson d’eau douce de Madagascar en danger critique d’extinction auquel l’Aquarium tropical de Paris consacre sa nouvelle exposition ! Ambiance feutrée, lumière tamisée, le visiteur est plongé dans un décor d’aventure très réussi dessiné par le bédéiste Singeon.
Deux films et quelques vidéos ainsi que des cartels pédagogiques ponctuent la visite d’informations sur la biodiversité, les méthodes de sauvegarde et la grande île rouge. En effet, « l’aquarium n’est pas qu’un lieu d’exposition », explique Valérie Pillet-Dziedzicki, responsable au palais de la Porte dorée Aquarium tropical.
La preuve : l’événement baptisé « Il faut sauver le Joba Mena », qui propose aux petits et grands de participer à une vaste enquête scientifique internationale conduisant de Londres à Madagascar. Basé sur une histoire vraie, il s’agit de retrouver et de sauver le poisson malgache Joba Mena avant son extinction définitive.
Son habitat naturel ayant été détruit, il n’en restait que quelques spécimens d’aquarium. Afin de trouver une femelle qui pourrait pérenniser l’espèce, l’équipe du zoo de Londres lance alors un « wanted » désespéré, un avis mondial de recherche !
Découragé par des recherches infructueuses, Brian ne sait que faire. Mais son espoir renaît grâce à cette campagne mondiale de communication à la recherche du Joba Mena. L’aventure commence ainsi dans le cabinet du conservateur, où le visiteur partage ses doutes et ses réflexions.
Avec les scientifiques démarre durant trois semaines l’exploration de sept rivières à la recherche d’une femelle Joba Mena. Sur chaque site, il faut suivre un protocole précis d’observations et de mesures : localisation, date, heure, poissons, végétaux, qualité de l’eau…
À travers cette aventure à la recherche de la rivière où se loge le Joba Mena, l’exposition rappelle au visiteur les relations qu’entretient l’humain avec son environnement : ici, la déforestation, là, l’introduction d’espèces invasives, ou ailleurs, l’assèchement des rivières.
C’est grâce à des années de recherche acharnée que ce poisson en danger d’extinction a été sauvé par l’action de scientifiques déterminés et qu’il est aujourd’hui conservé dans une « population de secours » parmi les 500 espèces de l’Aquarium tropical de Paris.
« L’idée est de mettre notre expertise des poissons et de leur milieu au service des Malgaches », précise Charles-Édouard Fusari, le directeur de l’Aquarium. Certaines espèces rejoindront aussi l’avenue Daumesnil, à Paris, comme « populations de secours » en attendant la restauration du milieu naturel.